Le 12 novembre 2019 ouvrait le service de lits d’accueils médicalisés dans des locaux de l’hôpital Jean-Bouveri de Montceau. Un service destiné aux personnes en grande précarité, qui nécessitent des soins lourds mais sans hospitalisation. Les 16 lits sont actuellement tous occupés. Reportage.

L’association Le Pont gère le service Lits d’accueil médicalisés (LAM) dans les locaux de l’hôpital Jean-Bouveri de Montceau. Photo JSL /Tristan AUBRY

Dans sa chambre au papier peint vert, un magazine Sciences et avenir posé sur le lit, M. D, 79 ans, patiente au chaud. « Je suis ici depuis juillet », raconte l’homme rencontré ce lundi qui vient du canton de Couches. « Ici », c’est le service Lits d’accueil médicalisés (LAM) de l’association Le Pont. Un service qui prend en charge les personnes en grande précarité, souvent sans domicile fixe (SDF), qui ont besoin de soins –mais pas d’une hospitalisation– pour une période supérieure à six mois. La durée du séjour est illimitée. Le lieu d’accueil est situé dans un bâtiment autonome du centre hospitalier, précédemment occupé par les Soins de suite et réadaptation de l’hôpital (SSR), non loin du canal du Centre.

« Une maison sans salle de bain, ni WC »

M. D. n’est pas SDF. Mais l’homme habite dans une « maison qui date de 1850, sans salle de bain, ni WC ». Son système de chauffage est une vieille cheminée. Avant d’arriver au LAM, il a été hospitalisé au Creusot et à Chalon pour qu’on lui soigne des brûlures à une jambe, « dues à la sueur, à cause de chaussettes en nylon », raconte l’homme. Des blessures qu’il s’était faites fin décembre 2019 et dont il garde toujours la trace. Après ? Il a été placé en convalescence à La Guiche à partir de mai 2020. Mais vu sa situation, plutôt que de rentrer chez lui où il aurait été compliqué de faire les soins, il a rejoint le LAM en juillet . « Ici, on est bien soigné. L’infirmière veille à ce qu’on prenne bien nos médicaments. Mes brûlures ont été guéries », reprend M. D. Les équipes soignantes du Pont ont détecté qu’il avait aussi du diabète et un problème aux yeux. Il reste donc.

« Nous répondons à une vraie demande »

Comme M. D., ils sont quinze autres à résider dans cet ancien bâtiment de l’hôpital Jean Bouveri, loué depuis fin 2019. L’objectif est d’en accueillir une vingtaine à terme. « Nos résidents ont entre 21 et 88 ans, indique Violaine Desloges, la directrice de territoire. Depuis l’ouverture le 12 novembre 2019, nous avons accueilli 28 personnes, dont six femmes. Cette idée est une réussite car nous répondons à une vraie demande. » Le LAM indique que deux à trois personnes sont à ce jour en attente d’une place. Ce type de service est le seul actuellement dans la région. Et il ne prend en charge que des Saône-et-Loiriens : « Nous avons eu une personne de Besançon, mais seulement pendant 48 heures. Les personnes préfèrent rester près de leurs proches. »

Le service est situé dans un bâtiment situé sur le centre hospitalier.  Photo JSL /Tristan AUBRY

24 salariés au chevet des personnes en grande précarité

Soins palliatifs ou traitement de pathologies lourdes comme le cancer ou les addictions… Voilà à quoi sert le service des Lits d’accueil médicalisés (LAM) de l’association Le Pont dédié aux SDF et aux personnes en grande précarité. Actuellement composé de 16 lits dans une annexe de l’hôpital de Montceau, le service comptera 20 chambres à l’horizon du deuxième semestre 2021, « sous toutes réserves ».

Deux médecins parmi les salariés

L’équipe est composée de deux médecins, sept infirmières (dont une cadre de santé), sept aides-soignantes, un travailleur social, un psychologue… en tout 24 salariés. « Nous assurons la continuité des soins, 365 jours par an, nuit et jour. Il y a toujours un infirmier et une aide-soignante sur place », souligne Violaine Desloges, la directrice. L’admission dans ce service ne peut se faire que si la personne veut se soigner. « Nous n’infantilisons pas nous accompagnons. Les patients adhèrent ou non », reprend Violaine Desloges. Une personne ne peut être accueillie sur la seule demande d’un tiers. Si la durée du séjour est illimitée, les personnes accueillies doivent participer à hauteur de 20 % de leur revenu, quel qu’il soit. Le service est financé à hauteur de 1,4 million d’euros par an par l’Agence régionale de santé.

Bientôt une salle de sport ; de détente et d’informatique

Parmi les projets du service, il y a la création de trois salles, dont une dédiée à la remise en forme (avec des vélos d’appartement notamment), une salle détente et une salle informatique pour réaliser des CV, l’inscription à Pôle emploi et des démarches administratives. « C’était une demande des résidents », glisse la directrice.