Violences intrafamiliales : Cluny et Charolles officialisent leur réseau

Les Villes de Cluny et Charolles ont officialisé mardi soir leur réseau VIF (Violences intrafamiliales) non par une convention mais par un contrat incluant aussi les violences sexistes et sexuelles selon la volonté de Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de la lutte contre les discriminations.

Les Villes de Cluny et de Charolles ont rejoint le clan des communes qui ont pris à bras-le-corps la lutte contre les violences intrafamiliales en Saône-et-Loire après Le Creusot (2008), Montceau-les-Mines (2013), le Mâconnais Beaujolais (2013), Autun (2015), Bourbon-Lancy (2015), Tournus (2016), Chalon-sur-Saône (2016), Gueugnon (2018) et bientôt Louhans et Digoin. Les deux villes ont signé mardi soir en préfecture de Mâcon un contrat de mobilisation sur les violences intrafamiliales, sexistes et sexuelles avec l’ensemble des acteurs (conseil départemental, France Victimes 71, Justice, Éducation nationale, Opac…)

Ce maillage territorial doit permettre l’efficacité de la prise en charge des victimes entre la détection, l’hébergement, l’accompagnement, etc.

Une dizaine de cas sur Cluny depuis 2014

« Nous n’avons pas attendu la signature de ce contrat pour être actif », a rappelé Henri Boniau, le maire de Cluny, dont le réseau s’est mis en place en 2014. La municipalité a élargi son réseau aux communes environnantes en incluant un médecin. « Nous avons eu une dizaine de cas depuis 2014 dont deux mises à l’abri », a indiqué Maude, la référente du réseau VIF de Cluny. « À Charolles, le réseau VIF est actif depuis début 2017 », explique Marie-Thérèse Baujon, première adjointe au maire. « Il a été convenu que l’appartement pour SDF sera à la disposition du réseau si celui-ci était vide. » Et de souligner qu’« en 2018, Charolles avait eu quatre situations de violences intrafamiliales concernant trois femmes et un homme avec des violences financières et privation de liberté parmi ces cas. Mais qu’une plainte pour ces quatre cas ». Un regret pour Éric Jallet, procureur de la République de Mâcon, qui rappelle qu’il « ne peut se saisir lui-même d’une affaire ». Il n’a pas manqué pas de saluer ces réseaux qui « permettent » de lever le voile sur ces situations et de les judiciariser » grâce au travail de l’ensemble des partenaires qui « enrichissent les informations », donc des preuves sans lesquelles la justice ne peut poursuivre les auteurs.

364 : Nombre de personnes identifiées par l’Observatoire des violences intrafamiliales de Saône-et-Loire au cours du premier trimestre 2019. Parmi eux, 252 adultes dont 234 femme

Catherine ZAHRA. SOURCE : article du JSL du 10/07/2019

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Premiers contrats de ce type en Bourgogne Franche-Comté, ils officialisent la création des réseaux VIF (Violences Intrafamiliales) dans les communes de Cluny et Charolles.

Ils sont conclus par l’ensemble des acteurs concernés par les violences intrafamiliales : l’État, les collectivités territoriales, les forces de l’ordre, les établissements de santé et de soin et les associations.

La signature s’est faite à la préfecture de Saône-et-Loire jeudi mardi soir en présence de Dominique Yani – directrice de cabinet du préfet de Saône et-Loire, André Accary – président du Conseil départemental, Nicolas Mattheos – commandant du groupement de gendarmerie départementale de la Saône-et-Loire, Henri Boniau – maire de Cluny, Pierre Barthier- maire de Charolles, Nathalie Bonnot- déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité, Eric Jallet – procureur chef du Parquet de Mâcon, Hélène Geronimi – sous-préfète de Charolles, ainsi que des représentants de nombreux associations et institutions concernées.

« Ces contrats sont conclus pour lutter contre l’ensemble des violences intrafamiliales. Celles commises dans le couple et celles qui affectent, directement ou indirectement, les enfants. Ils traduisent donc une logique intégrée qui repose sur un triste constat : la famille est malheureusement trop souvent encore le théâtre de violences intolérables » précisait Dominique Yani, directrice de cabinet du préfet de Saône et-Loire.

Elle a dévoilé que, pour le seul premier trimestre de 2019, on dénombre 364 victimes en Saône-et-Loire. 252 victimes majeures, dont 234 femmes, et 112 victimes mineures, dont plus des 2/3 sont des garçons. La majorité des violences intrafamiliales sont conjugales, et une majorité de ces violences ont un caractère sexiste.

Nathalie Bonnot, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité a souligné le fait qu’à travers les contrats locaux sur les violences intrafamiliales, sexistes et sexuelles, « il s’agit de favoriser un partage d’informations entre les forces de l’ordre, le parquet, les acteurs du champ sanitaire et social, ainsi que les élus locaux, afin de repérer le plus en amont possible les femmes victimes de violences au sein du couple et améliorer leur prise en charge. »

Elle a également annoncé que la nouvelle stratégie nationale de prévention de la délinquance qui devrait voir le jour dans quelques semaines va permettre de promouvoir la généralisation des contrats locaux sur les violences sexistes et sexuelles au sein des stratégies territoriales de prévention de la délinquance.

Les prochains contrats locaux sur les violences intrafamiliales, sexistes et sexuelles seront signés au niveau de Mâcon Beaujolais Agglomération, le 19 juillet. Ainsi, le réseau VIF Mâconnais/Beaujolais (crée en 2013) va s’étendre à 39 communes autour de Mâcon.

Un réseau VIF est un ensemble de professionnels (forces de l’ordre, travailleurs sociaux de différentes institutions (Éducation nationale, CAF, Conseil départemental),les CHRS, associations, médecins, hôpitaux, magistrats travaillant au contact des victimes de violences intrafamiliales afin de les prendre en charge le plus rapidement possible, de les accompagner dans les phases successives qui vont aller de leur mise en sécurité, avec ou non un hébergement, constatation des blessures ou violences psychologiques, la prise de la plainte ou non, l’écoute par des psychologues des victimes (femmes et enfants). Le fonctionnement d’un réseau VIF est fondé sur le partage d’informations à caractère confidentiel entre les différents professionnels : forces de l’ordre, travailleurs sociaux des différentes institutions, associations, dans le respect des pratiques professionnelles de chacun. Il permet d’agir le plus en amont possible des situations d’urgence.

Cristian Todea. SOURCE : article de Mâcon Infos du 10/07/2019