L’association Le Pont a déjà 40 ans !
Sans vouloir refaire toute l’histoire, il est sans doute intéressant de se rappeler l’origine de notre Association et de voir le chemin parcouru.
En effet c’est en décembre 1976 qu’à l’initiative d’un juge d’application des peines, d’un aumônier des prisons, et du délégué à la probation, qu’ont été élaborés et adoptés les statuts de notre Association dans le but de créer un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale à Mâcon.
Le 22 février 1977 notre Association avait une existence légale après la déclaration et le dépôt des statuts à la Préfecture de Saône et Loire et la parution au Journal Officiel.
Par arrêté du 22 mars 1978, le Préfet de la Région Bourgogne autorise « Le PONT » à créer un CHRS.
Pourquoi fallait-il créer un Centre d’Hébergement il y à 40 ans ?
La réponse est donnée dans des documents de l’époque :
- « Pour les personnes privées de ressources, les expulsés, les sinistrés, la fille en danger de prostitution, le jeune majeur qui refuse l’autorité parentale, la mère célibataire rejetée par son entourage, la mère et ses enfants chassés un soir du domicile conjugal par un mari ivre… Ces personnes subissent leur situation, beaucoup plus qu’elles ne la choisissent, elles sont souvent les victimes de la crise économique. » « L’Association veut qu’on les aide à retrouver la place qu’elles ont perdue au sein de notre société. »
- De plus le Directeur des Affaires Sanitaires et Sociales de l’époque écrivait dans son rapport au CROSS de Bourgogne : « La mission de ce centre consiste en la réinsertion de l’handicapé social adulte dans la société. Son rôle ne se limite pas au seul hébergement mais vise à la resocialisation de ces personnes, tâche plus ambitieuse et aussi plus difficile à accompli. »
Le 2 janvier 1980, le Centre d’Hébergement est agrée et autorisé à fonctionner. Il peut accueillir 22 hommes et 3 femmes.
1977 – 1980 Pourquoi 3 ans ?
Il y avait certes des travaux à effectuer dans les locaux 56 rue de Lyon. Mais c’était sans compter sur la peur, les craintes ou l’appréhension de certains, engendrant refus et incompréhension.
La Municipalité et la DDASS étaient favorables et soutenaient le projet.
Il y eut entrevues, réunions suscitées par les uns ou les autres, essais de concertation… « De débat il n’y eut que les apparences » rapporte un journaliste, tant le fossé était profond entre les sentiments des uns et les motivations des autres. « Oui, c’est bien ce que vous faites, mais de préférence faites-le ailleurs » !
Le fondateur d’ATD Quart-Monde, le Père Joseph Wrésinski, disait « nous dérangeons avec nos pauvres à vouloir les introduire dans notre ville, à les faire reconnaître comme ayant la même valeur que nous, la même dignité ».
40 ans plus tard, est-ce bien différent ? Les migrants suscitent peur, craintes ou l’appréhension pour certains !
Quel chemin parcouru en 40 ans ?
Le CHRS, au fil des années, a été la base du développement de l’Association en offrant des réponses adaptées aux populations précaires en situation d’exclusion. L’Association est à l’origine des premiers stages d’insertion sur Mâcon pour les publics rencontrant des problèmes d’illettrisme et de formation. Un service de formation « LUTILEA » est créé au sein même de l’Association. Plus tard ce service deviendra un organisme de formation à part entière : ESPACE FORMATION qui fusionnera plus tard avec l’AEFTI.
L’Association a également développé des actions dans le domaine du logement, de la mise au travail et de la santé. Ces expériences innovantes à l’époque ont permis de faire évoluer la notion d’accompagnement des publics fortement exclus.
L’action de l’Association s’est étendue au plan départemental. Sollicitée, elle crée en 1992 un CHRS au Creusot et répond à un besoin d’accueil sur le bassin minier de Saint-Vallier, Montceau-les-Mines, Blanzy.
En 1995, afin de répondre à des situations d’exclusion en zone rurale, l’Association met en place des Services d’Accompagnement et de Réinsertion Sociale (SARS) sur les secteurs du Charolais, du Louhannais, de l’Autunois puis de Cluny – Tournus.
En 1995 également, le 15 novembre, l’Association ouvre un Accueil de Jour au 1018 quai Maréchal de Lattre de Tassigny offrant aux personnes sans résidence stable un lieu d’accueil convivial leur permettant de prendre une douche, laver leur linge, le sécher, le repasser, boire un café, se poser et prendre le repas de midi plus 2 lits d’infirmerie pour repos et soins avec 30 bénévoles et 1 éducateur et la possibilité de rencontrer un médecin et un psychologue.
En février 2003 l’Accueil de Jour est transféré au 912 quai Maréchal de Lattre de Tassigny pour permettre la construction de la Maison de l’Emploi.
Le 2 septembre 2004 l’Accueil de Jour est inauguré solennellement par Madame Nelly OLIN, Ministre déléguée à la lutte contre la précarité et l’exclusion suite à notre lettre d’invitation du mois d’avril.
L’Association assure depuis 1998 la coordination de l’urgence sur le département ainsi que la gestion du 115, l’animation des Services d’Accueil et D’Orientation (SAO) et le SAMU Social.
En 1998 également, l’Association acquiert un tènement immobilier, rue Mermoz, pour l’implantation d’un atelier d’insertion par l’activité économique qui deviendra Eco’sol.
L’Association a également ouvert un service de Tutelles et Curatelles.
En 2002 création d’un CADA, Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile, de 60 places en éclaté sur les communes de Montceau-les Mines, le Creusot, Mâcon, Cluny. Aujourd’hui le CADA gère 165 places et assure l’accueil d’urgence des demandeurs d’asile.
L’Association met en place des postes d’Agent de Santé Infirmier sur le secteur du Châlonnais et de l’Autunois avant de couvrir l’ensemble du département.
En 2000 l’Association fait l’acquisition d’un tènement immobilier au 76 et 80 rue de Lyon en vue de la construction d’un nouveau CHRS de 35 places. La première est posée en février 2008 et l’entrée dans les lieux en octobre 2009.
En 2007 l’Association ouvre une Maison Relais à Autun.
Aujourd’hui l’Association Le Pont est fortement implantée sur le secteur de l’urgence au niveau départemental puisqu’elle assure la coordination et la gestion du dispositif 115 (numéro unique d’urgence sociale) et l’animation des différents SAO (Services d’Accueil et d’Orientation).
En septembre 2010, la gestion du Service Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO) est confiée à l’Association Le Pont. Ce dispositif a pour mission la coordination de l’ensemble des places d’hébergement sur le département ainsi qu’une mission d’observatoire pour favoriser la détection des besoins et l’évolution des dispositifs.
Le 1er juin 2014, le CHRS Moissons Nouvelles et ses 27 places conventionnées sont repris par l’Association. A ce jour, l’Association gère sur l’ensemble du département 123 places de CHRS « insertion », 16 dans le cadre de l’hébergement d’urgence.
En novembre 2015, l’Association ouvre un Accueil de Jour à Louhans.
En 2016, l’association participe à l’accueil des migrants de Calais et Paris en ouvrant 15 places pendant quatre mois pour des mineurs isolés en partenariat avec la communauté de Taizé et 30 places pour des migrants sur la commune du Creusot.
En 2017, l’association ouvre un dispositif de 18 places pour des majeurs non accompagnés sortant des établissements de protection de l’enfance.
En 2018, l’association ouvre le nouvel Accueil de Jour à Mâcon annexé à la nouvelle conserverie alimentaire Eco’Cook (24-26, rue Bigonnet). En octobre, l’association organise sa première portes ouvertes et accueille pour l’occasion, le Dr Xavier Emmanuelli.
En 2019, nouveau programme d’accompagnement vers l’emploi des grands exclus – La revitalisation et création du dispositif d’Accueil Global des Réfugiés
En 2020, fusion/absorption avec l’association La Croisée des Chemins (ouverture des Lits d’Accueil Médicalisés, fin 2019)
Parmi les membres fondateurs :
- Le Père PAUL, Franciscain, Aumônier de la prison de Mâcon.
- Marcel GROS, Œnologue, Directeur Technique d’une entreprise vinicole. Président de 1977 à 1982. Date de son élection au Conseil Général.
Les Présidents :
- Georges PERREAL De 1982 à 1990
- Pierre TROSSAT, Médecin Anesthésiste. De 1990 à janvier 1995.
- Paul MEHU, Ancien cadre d’une entreprise vinicole. De février 1995 à janvier 2005.
- Bernard GOUHOT, Ancien Directeur du PRADO Bourgogne. De janvier 2005 à décembre 2013.
- Jean-Amédée LATHOUD, Magistrat Honoraire à la Cour de Cassation. Depuis décembre 2013.