SOURCE : article du JSL du 13/12/2022 – par O.P.

Le 115 de Saône-et-Loire fait face à une pénurie de places d’hébergement, alors que le froid incisif a amené le préfet à s’enquérir de la situation auprès des responsables du dispositif d’accueil.
Le préfet Yves Séguy écoute les explications de Séverine Chailloux, cheffe de service du SIAO 71.  Photo JSL /Olivier PHILIPPE

«En moyenne, chaque jour, le 115 reçoit 20 appels, dont 14 demandes d’hébergement. Sur ces 14 demandes, on ne peut en satisfaire que trois. Onze restent non pourvues. » Séverine Chailloux, cheffe de service du Service intégré de l’accueil et de l’orientation de Saône-et-Loire – le 115 –, a profité de la visite du nouveau préfet Yves Séguy ce mardi soir pour alerter sur les limites auxquelles est confronté son dispositif d’hébergement, dans un contexte de températures glaciales à l’extérieur. Sur l’ensemble du département, 250 places sont disponibles, 20 supplémentaires en période hivernale, mais seulement cinq à Mâcon (grâce à l’association Le Pont) par exemple. L’avantage, c’est un « maillage territorial complet » qui permet de répondre à des demandes dans les endroits les plus reculés, a-t-elle expliqué.

L’inconvénient, évident, tient dans le fait que « les deux gros pôles » que sont Chalon et Mâcon concentrent l’écrasante majorité des demandes non pourvues, des hommes isolés à 80 %, a précisé la cheffe du 115 local. Aucun mineur ne se trouve dehors actuellement, les familles étant prioritaires, mais Séverine Chailloux a souligné le fait que le taux d’occupation était de « 91 % officiellement, 100 % en réalité si on prend en compte les logements en travaux », et que son équipe faisait face à « une saturation pérenne du dispositif ».

« Des situations un peu extrêmes »

« Je souhaitais vérifier qu’il n’y ait pas d’enfants à la rue et m’assurer que le dispositif fonctionne bien avec les températures que l’on traverse », a commenté le préfet, estimant que le département comptait « un nombre de places important ». Yves Séguy a concédé qu’on pouvait « toujours faire mieux », mais selon lui, « malgré ces efforts il y a des situations un peu extrêmes, avec des grands marginaux plus enclins à rester sous tente qu’à saisir les possibilités de mise à l’abri ».

Le préfet compte effectuer une maraude dans les prochains jours auprès des sans-abri de Mâcon, en compagnie de la Croix-Rouge.