Ce mercredi 23 novembre marque le début de quatre jours consacrés à la lutte contre les violences faites aux femmes, au Creusot. Pour l’occasion, les actions sont marrainées, cette année, par Julie Gayet, productrice, réalisatrice, comédienne et fervente militante. Elle a notamment inauguré la rue Gisèle-Halimi.

Julie Gayet s’est réjouie que le nom de cette rue soit celui de Gisèle Halimi. Photo JSL /Marie VERPILLOT

« Seulement 3 % des rues portent le nom de femmes. Un comble quand on sait qu’il y a autant de femmes que d’hommes », scande Julie Gayet, productrice, réalisatrice, comédienne et fervente militante pour la cause des femmes. L’ambassadrice de la Fondation des femmes marraine cette année les actions organisées contre la lutte des violences faites aux femmes, au Creusot. Ce mercredi matin, elle a inauguré la rue Gisèle-Halimi, sur le campus universitaire, à quelques pas de là où était inauguré le deuxième banc rouge sang de la ville pour sensibiliser aux féminicides.

Un combat à mener, encore en 2022

« Ne vous résignez jamais », souligne-t-elle en reprenant les mots de cette figure du féminisme, avocate du droit à l’avortement et qui, tout au long de sa vie, a contribué à la criminalisation du viol. Très impliquée au sein de la Fondation des femmes, Julie Gayet a tenu à rencontrer les acteurs des différentes associations et actions menées dans la lutte contre les violences. Un dialogue constructif puisqu’elle n’a pas hésité à orienter le réseau VIF (Violences intrafamiliales), comme l’association du Pont, vers des contacts nationaux pour reloger les victimes. C’est l’un des principaux besoins de ces organisations : « Nous avons deux logements d’urgence pour le réseau VIF sur Le Creusot. Mais rien ou trop peu pour permettre à ces femmes de se réintégrer », précise Nathalie Bonnot, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité, fière d’ouvrir un douzième réseau à Saint-Cyr-Mère-Boitier. Jusqu’au 14 novembre 2022, 489 femmes ont été recueillies par le réseau VIF sur le département, parmi lesquelles 23 ont subies des violences sexuelles. « Une hausse de 38 % », souligne-t-elle, en notant les deux féminicides et les deux infanticides commis en Saône-et-Loire.

Des messages forts

Julie Gayet a poursuivi sa visite chargée en inaugurant également trois expositions dans le centre commercial de l’Arche avec des témoignages de résistantes en Ukraine, immortalisés par Denis Meyer. La comédienne a également été profondément touchée par l’interprétation de la “lente et fatale chute causée par les violences conjugales”, réalisée par Cap Recup à partir de vêtements. Sans oublier les messages poignants des jeunes volontaires du “chantier Citoyenneté”, affichés dans l’espace commercial. Toutes et tous savent que le combat est encore long. « MeToo et l’affaire Weinstein ont fait bouger les choses. Dans le monde du cinéma, des procédures se sont mises en place. C’est tout un système à repenser, en faisant de la prévention, en formant, en prenant en charge et en repensant la justice et les droits », défend la militante.

Un message via une dictée pour tous

Cette année, Le Creusot a opté pour des rencontres avec des personnalités françaises pour incarner la lutte contre les violences faites aux femmes. Le rappeur Mokobé, membre fondateur du groupe 113, et le journaliste télé Raphaël Yem liront un texte sur l’égalité femmes – hommes pour la traditionnelle dictée pour tous. Elle marque son grand retour le 26 novembre à l’Alto à 17 heures, faisant de cette manifestation un passeur de message à travers le jeu et la culture. La veille, un entraînement est prévu à l’Escale, à la même heure.

SOURCE : article du JSL du 23/11/2022 – Par Marie VERPILLOT