SOURCE : article d’info-chalon, par Jean-Claude REYNAUD, le 13 juin 2021

S’il y a une récompense bien méritée, c’est bien celle obtenue par un jeune apprenti boulanger guinéen du CIFA Jean-Lameloise de Mercurey, au parcours digne d’éloges.

« Yaya Diallo est un apprenti irréprochable au niveau du comportement et de l’investissement dans son travail… Il fait l’unanimité auprès de ses formateurs et est un des éléments moteurs de la classe au vu de son caractère ». Une appréciation rédigée par Alizée Escudier, sa professeure de français. Jamais depuis la création du prix CIFA par le rotary-club Chalon Bourgogne Niepce, au début des années deux mille dix, l’impétrant n’avait fait l’objet de pareils compliments.

Une belle leçon de vie

Ces compliments, le jeune migrant, originaire de Guinée-Conakry, et qui depuis début 2019 partage son temps entre le CIFA Jean-Lameloise à Mercurey et la boulangerie « Le wagonnet des pains » à Saint-Marcel, ne les a pas volés, étant depuis son arrivée dans le Chalonnais il y a maintenant deux ans et demi pour ceux qui le côtoient « une belle leçon de vie », pour reprendre l’expression de Nathalie Volatier, sa maitresse d’apprentissage.
La remise du prix CIFA s’est déroulée ce vendredi au restaurant pédagogique, à nouveau ouvert, en présence de Jean-Paul Dailloux, past président, représentant Marc Lelédy, président du Rotary Chalon Bourgogne Niépce, Michel Vieillard, responsable de la commission « Soutien à l’apprentissage et aide à la formation des jeunes apprentis CIFA » ainsi que celle d’Antoine Diaz, président, et de Gérard Baudot, directeur du CIFA Jean-Lameloise.

La boulangerie est un beau métier

Après avoir rappelé que Yaya Diallo, qui est en 2e année de CAP boulangerie, avait également perfectionné son français dans une classe FLE (français langue étrangère), Antoine Diaz lui a aussi souhaité de continuer « son parcours exemplaire et magnifique ». Prenant à son tour la parole, Gérard Baudot a fait remarquer que la boulangerie était un beau métier : sur les 1 200 apprentis que compte l’établissement 200 suivent cette filière, parmi lesquels beaucoup de jeunes d’origine étrangère. Puis Michel Vieillard a signalé que le prix CIFA était l’une des trois actions du club en faveur des jeunes avec le prix CFAI et les bourses d’études Jean-François Forestier et a confié « Avec des jeunes comme Yaya Diallo on va pouvoir maintenir la boulangerie en France ».
Enfin Nathalie Volatier, qui était accompagnée par son mari Patrice, a indiqué que son apprenti, qui est âgé de 18 ans et qui voudrait bien par la suite préparer un brevet professionnel à Mercurey, avait toujours la pêche.
En Guinée Conakry son père était boulanger. Comme lui, Yaya Diallo veut nourrir les gens et son rêve ce serait d’avoir un jour en France une boulangerie bien à lui.

Gabriel-Henri THEULOT