Couvre-feu, confinement, froid… Les hébergements d’urgence du 115 sont pris d’assaut ces derniers jours, tant et si bien que le 31 décembre, ils étaient complets dès le matin. Du rarement vu selon l’association Le Pont, qui gère le service.

« Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de place un jour qu’il ne faut pas tenter sa chance le lendemain. Des places se libèrent », affirme Valérie Daubard, responsable du service de la veille sociale. Photo d’illustration JSL /K. BEYONDAS

Mardi soir, 21 h 30. Un Chalonnais croise un homme qui s’apprête à passer sa nuit dehors, place de Beaune à Chalon. Cet homme est étranger et le Chalonnais tente de lui trouver un toit pour la nuit : « Nous sommes complets ce soir », lui répond l’hôtesse de l’association Le Pont, à Mâcon, qui gère le 115. À défaut d’avoir pu lui obtenir un endroit pour cette nuit-là, le Chalonnais lui a offert des vêtements chauds.

Comment se fait-il qu’il n’y avait pas de place ? « Il existe 240 places d’hébergement d’urgence en Saône-et-Loire, dont 136 gérées par l’association Le Pont. Celles-ci sont en ce moment toutes occupées, convient Gilles Vulin, directeur de l’association à Mâcon. Le 30 décembre à 14 h 30, c’était complet et quatre demandes n’ont pas été pourvues. Le 31 décembre, c’était aussi complet mais dès le matin. Ce qui est très rare. »

Pourtant, des logements supplémentaires ont été mis en place selon les directives du ministère du Logement. « Quarante-sept places spécifiques sur la période du 1er  novembre au 31 mars, précise Gilles Vulin. Des places dans des hôtels à Mâcon et à Paray, au foyer Adoma à Chalon, deux places en appartement à Mâcon et d’autres au foyer des jeunes travailleurs d’Autun, afin que personne ne soit à la rue, mais nous avons encore du mal à absorber tout le monde. » Sur ces 240 places, 136 acceptent les animaux de compagnie.

Des places pour les femmes violentées

Dix-huit nouvelles places ont également été ouvertes aux femmes victimes de violences conjugales dès le premier confinement. « Ces places sont pérennisées jusqu’au 31 mars car la problématique est importante », souligne Gilles Vulin. « Nous n’avons pas plus d’appels que l’an dernier alors qu’au premier confinement, nous avions été sursollicités », certifie Valérie Daubard, responsable du service de veille sociale à l’association Le Pont. « En 2020, nous avons eu 4 550 appels dont 1 952 pour l’hébergement d’urgence. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de place un jour qu’il ne faut pas rappeler le lendemain, conseille-t-elle. Il y a régulièrement des places qui se libèrent en hébergement d’urgence ou en accueil de nuit. À défaut, il faut se rapprocher du Samu social et des accueils de jour. »

PRATIQUE Le 115 est un service ouvert 24 heures/24, 7 jours/7

240 places et 47 de plus cet hiver

Il y a 240 places d’hébergement d’urgence en Saône-et-Loire : 136 places gérées directement par l’association Le Pont, 20 dédiées aux femmes victimes de violences conjugales, 54 places gérées par les accueils de nuit et 30 en centres d’hébergement et de réinsertion sociale d’urgence. 47 autres places ont été rajoutées pour la période hivernale et 18 places pour les femmes victimes de violences conjugales, car leur nombre a fortement augmenté dès le 1er  confinement. 136 de ces places acceptent les animaux de compagnie. Le 115 accorde une place aux personnes qui n’ont pas de logement, sans condition, et il peut aussi les aider dans leurs démarches (réouverture des droits, etc.).

 

SOURCE : article du JSL du 03/01/2021 – par Catherine ZAHRA