Début mars, la boutique Eco’cook de la rue Bigonnet a ouvert ses portes au public. Après de longs mois d’attente, le projet, porté par l’association sociale Le Pont, s’est concrétisé en commençant par la vente de soupes. « Les produits cuisinés proviennent de la ramasse », précisait à l’époque le cuisinier Hervé Keskic. En plus d’être locale, la boutique se veut solidaire. Comme la Ressourcerie Eco’sol, il s’agit d’un atelier chantier d’insertion. « Huit salariés signent un CDD de six mois pour renouer avec le monde du travail », détaillait Gilles Vulin, directeur de l’association Le Pont. Mais une fois passé ses premiers pas, Eco’cook devait vite grandir. Les Mâconnais ont-ils poussé les portes de cette boutique pas comme les autres ?

… SON ÉQUIPE PRÉPARE AUJOURD’HUI UNE CENTAINE DE REPAS PAR JOUR

Depuis le mois de mars, l’équipe d’Eco’cook a changé de visage. Du lundi au vendredi, neuf personnes s’attellent à la tâche en cuisine. Sur les étagères de la boutique trônent confitures de figues, d’abricots ou de prunes, coulis de tomates, veloutés de courgettes ou encore ratatouille mis en bocaux. Les étals sont aujourd’hui bien garnis, un peu à l’image d’un magasin biologique.

Livraison de repas aux entreprises

« Après la vente de soupes, nous avons ouvert la boutique de 11 h 30 à 14 heures avec l’idée de proposer la vente de menus du jour en bocaux », explique l’encadrante technique Céline Zwisler. Le client a le choix entre deux entrées, deux plats et deux desserts quotidiens. « Les bocaux sont réalisés en fonction des denrées de la ramasse quotidienne. Ces menus locaux sont consommables dans les trois jours. » En moyenne, une dizaine de clients poussent la porte d’Eco’cook, pour la plupart des fidèles. Vendredi, ils avaient le choix entre tomate mozzarella et mousse de foie en entrée ; poulet, pâte, champignons et ratatouille, riz, andouillette en plat ; tiramisu et salade de fruits en dessert. Le tout pour la somme de 8 €.

Au-delà des Mâconnais, qui viennent directement sur place, la boutique livre des repas aux entreprises, qui adhèrent au dispositif : une démarche locale et la mission d’insertion. « Le conseil départemental est un de nos clients, la médiathèque de Mâcon ou encore la caisse d’allocations familiales », détaille Gilles Vulin.

En comptant la soixante de repas concoctée pour l’accueil de jour et le centre d’hébergement d’urgence, situés à côté, l’équipe cuisine environ une centaine de repas quotidiens. « Mais cela peut monter rapidement. Par exemple, quand nous avons des repas à livrer pour 130 convives, le chiffre est doublé », précise le cuisinier Hervé Keskic.

Ouverture de 11 h 30 à 14 heures du lundi au vendredi au 26 rue Bigonnet. 03.85.21.94.64

DES DIFFICULTÉS POUR LA RAMASSE

Pour concocter ses menus quotidiens, une ramasse quotidienne a lieu, notamment auprès des grandes et moyennes surfaces et de producteurs locaux. « Mais nous avons beaucoup moins de surplus qu’espéré. La canicule et la sécheresse y sont pour beaucoup », explique Gilles Vulin, qui lance un appel aux maraîchers. « S’ils souhaitent s’engager auprès de nous, cela permettrait de nous développer encore. Nous pouvons aussi travailler leurs produits pour eux. Nous préparons et ils vendent », ajoute le directeur.

SOURCE : article du JSL du 14/10/2019 – Laurie BOUCLET