SOURCE : article de Mâcon Infos du 31/01/2021
Originaire de Bourg en Bresse, François Bergez, bénévole au Pont, a été responsable du service Communication de la Caisse d’allocations familiales de l’Ain pendant plusieurs années. En juin 2018, il prend sa retraite à Bourg en Bresse.
« À la rentrée 2018, j’ai voulu donner du sens à une partie de mon temps libre en m’engageant comme bénévole », confie-t-il. « Après avoir passé 35 ans de ma vie professionnelle dans le social, poursuivre dans cette voie était pour moi une évidence. »
Le jeune retraité dynamique se met alors en quête d’organisme ou d’association dans le social. Très vite, il tombe sur une annonce de l’association Le Pont, qui recherchait des bénévoles pour la campagne hivernale des maraudes sur Mâcon, dans le cadre du 115, le Samu social. Il prend contact rapidement et découvre le fonctionnement de l’association, ses valeurs, ses missions, le déroulement des maraudes, ce qui correspondait bien à ce qu’il souhaitait.
« Le début a été difficile. J’ai pris une claque, notamment au démarrage. La confrontation avec la réalité de terrain a parfois été violente et douloureuse. Mais l’accompagnement et le soutien des professionnels de l’association Le Pont m’a beaucoup aidé. »
Ce bénévole passionné entame cet hiver, sa 3ème campagne de Samu social. Il a aussi participé aux maraudes d’été en 2019 et 2020.
« La soupe ou le café proposé lors d’une maraude n’est qu’un prétexte pour aller au-devant des personnes dans la rue, écouter et engager la conversation. La relation se tisse dans le partage, le respect de l’autre et le non jugement. Le plus important est de prendre le temps de la rencontre. Au fil des semaines, une relation de confiance se crée.
Cet accompagnement de proximité permet de recréer du lien social qui manque tant à ces personnes. La maraude aide à réaliser une veille sociale. Elle permet de s’assurer qu’il n’y a pas de problème administratif bloquant l’ouverture de droits sociaux ou la recherche d’un logement, ou encore un souci de santé. Lorsque cela arrive, nous passons rapidement le relais aux professionnels concernés. Nous sommes un trait d’union, un relais, un facilitateur.
Ce travail d’aide et d’accompagnement me plaît beaucoup. Il rejoint mon activité professionnelle antérieure. La maraude est très nourrissante pour moi. La relation de proximité avec les personnes rencontrées m’apportent énormément. Aller à la rencontre de l’autre permet l’échange, le partage, des découvertes et un enrichissement réciproque. C’est une véritable leçon de vie, de courage. »
Et en dehors des maraudes…
Ce fervent accompagnateur social a aussi un autre engagement bénévole toujours auprès du Pont avec des cours d’alphabétisation et de Français dispensés à de jeunes majeurs en attente de titre de séjour. En 2020, il a ainsi accompagné 2 fois par semaine un jeune Guinéen en formation d’apprentissage en boulangerie. Là aussi, la confrontation avec les difficultés rencontrées au quotidien par les jeunes migrants a été rude.
Après 2 ans de bénévolat associatif, il dresse un premier bilan. Pour lui, lors des maraudes, le lien entre professionnels et bénévoles est très fort. Chacun s’enrichit de l’expérience de l’autre. La connaissance et la technique du professionnel est complétée par le regard moins institutionnalisé du bénévole.
Après avoir été salarié une quarantaine d’années, François apprécie le statut particulier du bénévole détaché de tout lien hiérarchique et libre d’agir et de parler comme bon lui semble.
François Bergez est également engagé auprès de la Sécurité Civile comme radio-amateur depuis une vingtaine d’années. Avec 15 autres radios de Saône et Loire, il est habilité par les services de la Préfecture pour réaliser des recherches en cas de chute d’ aéronef. Il s’agit de localiser le plus rapidement possible la balise de détresse se trouvant à bord par la technique de radiogoniométrie. En Saône et Loire, pour entretenir et améliorer la technique de détection, il participe à 4 exercices annuels sur le terrain et le dernier vendredi de chaque mois à un exercice de transmission.
Une autre passion, la préhistoire
François apprécie le riche patrimoine préhistorique de notre région et notamment le musée de Solutré.
Il y a 20 ans, Il a participé à la phase finale de l’expédition Mammuthus dans l’arctique sibérien russe, lorsque le mammouth Jarkov a été extirpé des glaces.
« Une sacrée aventure avec un bond de 20 000 ans en arrière ! Je garderai toujours en mémoire le moment où le mammouth, enfermé dans un bloc de glace de plus de 23 tonnes a pu en être extrait. Et le vol majestueux du bloc au-dessus des steppes de Sibérie, soulevé par le plus gros hélicoptère civil au monde…
Aujourd’hui, ce mammouth est toujours maintenu dans un laboratoire à une température de -15°C où des scientifiques du monde entier étudient ses organes intacts ! Cela me laisse rêveur. J’imagine les mammouths se baladant entre les roches de Vergisson et de Solutré à l’époque », conclut-il.
M.A.