Lecture faite lors d’une table ronde, le vendredi 8 novembre :

Après la fin de mon activité professionnelle en Juin 2018, j’ai souhaité donner plus de sens à une partie de mon temps libre au travers d’activités bénévoles.

Je me suis alors mis en recherche d’organismes ou d’associations ayant besoin de bénévoles dans le secteur social (j’ai passé 35 ans de ma vie professionnelle dans le social et je souhaitais poursuivre mes activités dans cette voie).

Ce fut comme une recherche d’emploi –avec bien sûr un enjeu bien moindre toutefois – avec lettre de motivation, appels téléphonique… Et comme pour une demande d’emploi des déceptions : pas de réponse donnée aux propositions, ou alors des surprises : on me prévenait que certains bénévoles étaient en place depuis près de 15 ans et qu’ils voyaient arriver avec suspicion de nouveaux bénévoles qui pouvaient avoir d’autres idées d’organisation…

Je suis alors tombé par hasard dans le Journal de Saône et Loire sur une demande de l’association Le Pont qui cherchait des bénévoles pour la campagne hivernale des maraudes sur Mâcon, dans le cadre du 115, le Samu social.

J’ai pris contact rapidement et j’ai été reçu dans les 48h par une responsable, cadre de l’association. Celle-ci a pris beaucoup de temps –plus d’une heure- à me présenter les missions, le fonctionnement de l’association mais aussi les valeurs qui correspondaient pleinement à ce que je souhaitais.

J’ai démarré mi-novembre les maraudes pendant toute la campagne hivernale et une partie de l’été dernier. Cela n’a pas été facile, notamment au démarrage. Mais l’accompagnement des professionnels m’a beaucoup aidé à passer ce cap.

J’ai pris ensuite un nouvel engagement bénévole toujours auprès du Pont avec des cours de Français délivrés à de jeunes majeurs qui sont dans l’attente de leur titre de séjour. J’accompagne actuellement 2 fois / semaine un jeune Guinéen. Là aussi, j’ai été longuement reçu par la coordinatrice des cours FLE et, à ma demande, j’ai pu suivre un cours donné par un autre bénévole, ceci pour me rassurer.

Et depuis cette semaine je viens de repartir pour une nouvelle saison de maraudes le soir.

Après 1 an de bénévolat associatif, je peux tirer un premier bilan.

Tout d’abord j’apprécie  l’engagement du Pont auprès de ses bénévoles. C’est une véritable politique du bénévolat qui a été mise en place avec informations, soutien et accompagnement. On se sent épaulé dans nos missions et avec les professionnels avec qui on travaille, règne un sentiment de confiance réciproque.

Autre élément que j’apprécie, c’est le statut bien particulier du bénévole. Pas de lien salarié, pas de lien hiérarchique comme on l’a dans un contrat de travail. Cela donne une certaine liberté d’agir et de parole qui me convient bien. J’en use, j’espère ne pas en abuser. Je n’hésite pas d’en faire-part  lorsqu’un élément me dérange.

Un exemple, suite à la campagne des maraudes hivernales, une réunion bilan/évaluation a été organisée en juin dernier avec les professionnels et les bénévoles. J’ai pu m’y exprimer et j’ai eu la satisfaction de voir à la réunion de lancement de la nouvelle campagne que les pistes d’améliorations avaient bien été prises en compte.

Enfin, je souhaiterai évoquer tout ce que le bénévolat induit sur un plan plus personnel.

J’espère apporter auprès des personnes que j’accompagne, que ce soit en maraude ou en cours de français, un tout petit plus. C’est en quelque sorte la goutte d’eau du colibri de Pierre Rabhi.

Mais en retour, et cela s’est construit au fil des mois, les bénéficiaires m’apportent énormément. Que ce soit en leçon de vie, en courage, en découvertes, leur apport est énorme. Et pour moi, c’est très « nourricier ».

Alors… Vive le bénévolat, quel qu’en soit le domaine !