Avec 350 salariés qui accompagnent 8 000 à 10 000 personnes dans leur réinsertion, l’association Le Pont est presque devenue une entreprise. Gilles Vulin, son directeur général rencontré mardi lors de l’assemblée générale qui s’est tenue à Montceau, évoque la structure, financée pour les trois quarts de son budget de 22 millions par l’État, mais aussi, et entre autres, par l’Agence régionale de santé et le Département.
À Mâcon, l’association Le Pont a mis en place une conserverie qui permet de recycler les invendus alimentaires. Plusieurs salariés en insertion y travaillent.  Photo d’archives JSL /Ketty BEYONDAS

 

Quelles sont les missions que s’est fixées l’association Le Pont ?

« Nous travaillons à l’insertion de personnes dans une grande précarité. Pour cela, nous les accompagnons dans la recherche d’un logement, dans leurs démarches administratives ou médicales, la recherche d’un travail… Souvent, ils ou elles partent de très loin et le retour au travail n’est pas toujours une évidence. Pour une personne qui a connu des situations très compliquées, il faut parfois des années pour arriver à retrouver une certaine stabilité. La population à laquelle nous nous adressons va des femmes violentées aux familles ukrainiennes accueillies actuellement par exemple sur Le Creusot, en passant par les détenus sortant de prison, et les “accidentés” de la vie. »

Comment concevez-vous votre rôle ?

« On ne peut se contenter d’appliquer les politiques publiques, même si certaines vont dans le bon sens. À chacun de prendre sa part dans cette lutte contre la précarité, ne serait-ce qu’en essayant de redonner la confiance en soi et aux autres à ceux qui l’ont perdue. Pour cela, il leur faut des logements dignes de ce nom, une alimentation correcte, des soins à la hauteur de leurs besoins et finalement, le plus possible, un vrai travail du genre de celui que nous proposons par exemple à Eco’Cook à Mâcon où l’on recycle les invendus alimentaires. »

De quel maillage disposez-vous ?

« Nous avons onze antennes dans le département, et nous disposons de 500 logements provenant de bailleurs publics ou privés. Ce qui nous rend particulièrement présents sur le terrain. En revanche, je regrette que certaines baisses de crédits nous forcent à abandonner le 30 juin nos équipes mobiles en milieu rural. Il reste encore tant à faire… »

Repère

L’association Le Pont, c’est quoi ?

Créée en 1976 à l’initiative d’un juge d’application des peines, d’un aumônier des prisons et d’un délégué à la probation, l’association Le Pont a vu au fil du temps son action se diversifier et surtout prendre une nouvelle dimension. Aujourd’hui, 350 salariés accompagnent 8 000 à 10 000 personnes dans leur réinsertion.