L’équipe mobile en milieu rural de l’association Le Pont parcourt les routes du Charolais-Brionnais cet hiver pour mieux cibler son action en faveur des plus précaires. Deux salariées de l’association passaient à Marcigny ce mercredi.
Édith Morin (travailleuse sociale) et Inès Lourdjane (infirmière), toutes deux salariées à l’association Le Pont et dédiée à l’équipe mobile en milieu rural du Charolais-Brionnais.  Photo JSL /Charles-Edouard BRIDE

« La ruralité, c’est beaucoup de pauvreté invisible. Donc on doit aller vers les plus précaires, car s’ajoutent à des tas de soucis celui d’un manque de mobilité à la campagne », résumaient ce mercredi après-midi à Marcigny, Édith Morin (travailleuse sociale) et Inès Lourdjane (infirmière), toutes deux salariées à l’association Le Pont et dédiées à l’équipe mobile en milieu rural (EMMR) de l’association.

Identifier les besoins

Ces dernières sont ainsi sur les routes du Charolais-Brionnais, depuis fin octobre, dans un camping-car pour détecter les problèmes sur le terrain. « Aujourd’hui, on a parlé avec une famille nombreuse de Melay qui rencontre de gros soucis de voisinage et de logement insalubre. Ces échanges sont importants et peuvent accroître notre efficacité envers eux. L’idée, c’est vraiment d’identifier leurs besoins et pas de remplir des objectifs statistiques. Ce ne sont pas les chiffres notre fil conducteur. Ce sont les nécessiteux qui doivent nous dire là où il faut aller et comment agir », insiste Inès. Elle ajoute : « Il y a aussi des SDF en milieu rural mais on les voit moins. Pour ces publics, s’ajoutent aussi des problématiques psychologiques et addictologiques. On intervient aussi auprès de filles en situation de prostitution. Il y a trois emplacements identifiés proches du Charolais-Brionnais, sur Blanzy et Toulon-sur-Arroux. »

« Aucun souci très grave n’a encore été identifié »

Et les deux collègues de conclure : « Sur le secteur de Marcigny, la pauvreté peut être problématique dans le milieu agricole qui va de pair avec des problèmes de santé. Car il n’y a pas toujours l’argent pour bien se soigner. Mais aucun souci très grave n’a encore été identifié. Tant mieux. C’est pour ça qu’on est là. On veut s’implanter, s’immerger dans les problèmes des gens, et prospecter pour avoir une meilleure connaissance d’un territoire large et complexe comme le Charolais-Brionnais. Ensuite, on fait remonter les informations auprès de nos partenaires comme les assistantes sociales ou les maisons des solidarités. Et on agit mieux en amont auprès des usagers et des particuliers. Mieux vaut prévenir que guérir. »

 CONTACT Le camping-car de l’EMMR s’arrête à Paray-le-Monial ce vendredi 23 décembre de 13 h 30 à 15 h 30 au parking des camping-cars (proche de la basilique).