SOURCE : article du JSL par Nathalie MAGNIEN

Parmi les missions accomplies par l’équipe du Grand Clunisois du Pont, se rendre, chaque semaine, auprès des prostituées installées dans des camionnettes situées sur les aires de repos de la D 980. Cinq emplacements sont identifiés.

Delphine Thuret, infirmière, et Frédéric Jacquot, chargé de l’aide médico-psychologique, vont à la rencontre des « femmes dans les camionnettes », sur la D 980. Photo JSL /Nathalie MAGNIEN

En empruntant la D 980 en direction de Mont-Saint-Vincent, Delphine Thuret et Frédéric Jacquot arrivent en quelques minutes sur les lieux où se trouve la première camionnette. Ils repasseront au retour. Un véhicule, garé juste à côté, signifie qu’un client est là. Ignorant sans doute que, si la personne en situation de prostitution est considérée comme une victime, celui qui recourt à ses services encourt une amende. Poursuivant leur tournée, l’infirmière qui, la veille, avait accompagné l’une d’elles aux urgences à Mâcon, et le professionnel en charge de l’aide médico-psychologique, font connaissance avec une nouvelle venue. La camionnette à bord de laquelle elle travaille est installée en face d’un pré. Comme toutes les autres, qui se relaient dans le secteur, elle dit être originaire de Guinée équatoriale et venir d’Espagne où elle aurait un fils de 20 ans, étudiant. Une fois le premier instant de surprise passé, la femme d’une quarantaine d’années  se dit « soulagée d’avoir des numéros à appeler en cas d’urgence ». La plupart ne savent même pas dans quel endroit on les a acheminées.

En empruntant la D 980 en direction de Mont-Saint-Vincent, Delphine Thuret et Frédéric Jacquot arrivent en quelques minutes sur les lieux où se trouve la première camionnette. Ils repasseront au retour. Un véhicule, garé juste à côté, signifie qu’un client est là. Ignorant sans doute que, si la personne en situation de prostitution est considérée comme une victime, celui qui recourt à ses services encourt une amende. Poursuivant leur tournée, l’infirmière qui, la veille, avait accompagné l’une d’elles aux urgences à Mâcon, et le professionnel en charge de l’aide médico-psychologique, font connaissance avec une nouvelle venue. La camionnette à bord de laquelle elle travaille est installée en face d’un pré. Comme toutes les autres, qui se relaient dans le secteur, elle dit être originaire de Guinée équatoriale et venir d’Espagne où elle aurait un fils de 20 ans, étudiant. Une fois le premier instant de surprise passé, la femme d’une quarantaine d’années  se dit « soulagée d’avoir des numéros à appeler en cas d’urgence ». La plupart ne savent même pas dans quel endroit on les a acheminées.

Delphine Thuret, infirmière, et Frédéric Jacquot, chargé de l’aide médico psychologique, font connaissance avec une nouvelle prostituée. Comme les autres, originaire de Guinée Équatoriale, elle vient d’Espagne.   Photo JSL /Nathalie MAGNIEN

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Delphine Thuret, infirmière, et Frédéric Jacquot, chargé de l’aide médico psychologique, font connaissance avec une nouvelle prostituée. Comme les autres, originaire de Guinée Équatoriale, elle vient d’Espagne.   Photo JSL /Nathalie MAGNIEN

Stationnées sur les aires de repos de la D 980, ces camionnettes "abritent" des prostituées en situation de grande précarité.   Photo JSL /Nathalie MAGNIEN

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Stationnées sur les aires de repos de la D 980, ces camionnettes « abritent » des prostituées en situation de grande précarité.   Photo JSL /Nathalie MAGNIEN

Pour se comprendre et instaurer le dialogue, Frédéric et Delphine ont un traducteur automatique. Pas toujours très fiable…   Photo JSL /Nathalie MAGNIEN

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Pour se comprendre et instaurer le dialogue, Frédéric et Delphine ont un traducteur automatique. Pas toujours très fiable…   Photo JSL /Nathalie MAGNIEN

Le dispositif de sortie de la prostitution présenté

Un peu plus loin, Benita (prénom d’emprunt) ouvre la porte de sa camionnette pour permettre à l’équipe de se mettre à l’abri d’une forte averse de grêle. Accroché au rétroviseur, un chapelet. Une forte odeur de pétrole se dégage. Pas le choix, pour celle qui passe nuit et jour dans l’habitacle, si elle veut se réchauffer. Elle explique à Delphine et Frédéric qu’elle prévoit de bientôt repartir en Espagne « pour trouver du travail ». Si elle n’y parvient pas, elle reviendra. « J’ai des enfants et petits-enfants », affirme-t-elle. Le binôme du Pont saisit l’occasion pour lui présenter le dispositif de parcours de sortie de la prostitution. L’association est agréée auprès de la préfecture pour mener à bien ce projet. 16 dossiers sont actuellement ouverts. L’un d’eux a abouti à un contrat d’insertion à la ressourcerie gérée par l’association à Cluny. Avec, à l’horizon, l’accès à un logement autonome.

En empruntant la D 980 en direction de Mont-Saint-Vincent, Delphine Thuret et Frédéric Jacquot arrivent en quelques minutes sur les lieux où se trouve la première camionnette. Ils repasseront au retour. Un véhicule, garé juste à côté, signifie qu’un client est là. Ignorant sans doute que, si la personne en situation de prostitution est considérée comme une victime, celui qui recourt à ses services encourt une amende. Poursuivant leur tournée, l’infirmière qui, la veille, avait accompagné l’une d’elles aux urgences à Mâcon, et le professionnel en charge de l’aide médico-psychologique, font connaissance avec une nouvelle venue. La camionnette à bord de laquelle elle travaille est installée en face d’un pré. Comme toutes les autres, qui se relaient dans le secteur, elle dit être originaire de Guinée équatoriale et venir d’Espagne où elle aurait un fils de 20 ans, étudiant. Une fois le premier instant de surprise passé, la femme d’une quarantaine d’années  se dit « soulagée d’avoir des numéros à appeler en cas d’urgence ». La plupart ne savent même pas dans quel endroit on les a acheminées.

Le dispositif de sortie de la prostitution présenté

Un peu plus loin, Benita (prénom d’emprunt) ouvre la porte de sa camionnette pour permettre à l’équipe de se mettre à l’abri d’une forte averse de grêle. Accroché au rétroviseur, un chapelet. Une forte odeur de pétrole se dégage. Pas le choix, pour celle qui passe nuit et jour dans l’habitacle, si elle veut se réchauffer. Elle explique à Delphine et Frédéric qu’elle prévoit de bientôt repartir en Espagne « pour trouver du travail ». Si elle n’y parvient pas, elle reviendra. « J’ai des enfants et petits-enfants », affirme-t-elle. Le binôme du Pont saisit l’occasion pour lui présenter le dispositif de parcours de sortie de la prostitution. L’association est agréée auprès de la préfecture pour mener à bien ce projet. 16 dossiers sont actuellement ouverts. L’un d’eux a abouti à un contrat d’insertion à la ressourcerie gérée par l’association à Cluny. Avec, à l’horizon, l’accès à un logement autonome.

S’il n’est pas toujours facile de communiquer (le traducteur automatique donne parfois des réponses loufoques), il s’agit, lors de ces visites, de s’enquérir sur l’état de santé de ces femmes, de les dépanner avec des produits de base. Sans accès à l’eau ou l’électricité, « en hiver c’est glacial, en été, c’est une fournaise », constate Frédéric.

Au premier abord, Salomé (prénom d’emprunt) semble réticente pour accueillir ses visiteurs. Puis, un sourire illumine son visage fatigué quand Delphine lui offre une tasse de thé au citron chaud. Cela fait, aussi, partie des moments qui permettent de rompre l’isolement à laquelle les femmes de la D 980 sont condamnées.