Vendredi, à partir de 19 heures, le cinéma Le Majestic reçoit un ciné-débat autour du documentaire “Riposte féministe”, sortie en salle le 9 novembre. Les associations Le Pont et Hello les femmes ainsi que le réseau VIF (Violences Intra Familiales) de Digoin seront présents. Lisa Durand, du média Sorociné, animera la soirée. Retour de l’interview avec la jeune femme.
Pouvez-vous présenter Sorociné et votre place au sein du média ?
« Sorociné (contraction de sororité et cinéma) est une association militante et féministe créée en 2018, basée en région parisienne. Elle a pour but de questionner la place des femmes et des minorités de genre par le biais de l’industrie du cinéma. J’ai intégré l’équipe de bénévoles en septembre 2021, pour la partie rédaction sur le site et les podcasts. À côté, je suis aussi programmatrice et intervenante pour des ciné-débats.
Par le canevas des films, on peut voir que beaucoup de chefs de poste ont été des pionnières, à l’image d’Alice Guy, première réalisatrice et productrice, mais qui n’est pas intégrée naturellement dans l’histoire du cinéma. Ce média permet de désinvisibiliser tous les corps de métiers, que les femmes ne soient pas juste reléguées au côté organisé ou attentif. »
“Riposte féministe” est réalisé par une femme, Marie Perennès, en duo avec Simon Depardon, mais il s’agit surtout de militantisme. Quelle importance à ce film ?
« Il n’y a pas un féminisme mais des féminismes, avec des prises de paroles très différentes. Ce documentaire montre une lutte contre les violences sexistes et le féminicide, à l’aide de collages de messages sur les murs de France. Il a une valeur historique car à la différence des collages, le film existera encore dans quelques années. Il montre aussi une action qui se déroule sur tout le territoire français. La forme actuelle de ces collages ayant été standardisée pour être lisible et voyant, laisse la trace d’une seule voix, avec des slogans parlants comme “je te crois”. Les mêmes messages peuvent être dispersés ou être spécifiques selon l’actualité et les villes. Ces actes réalisés la nuit ne sont pas anodins non plus. C’est une reprise de l’espace public plutôt masculin habituellement. »
La programmation du ciné-débat tombe le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, crée en 1999 par l’ONU. Est-ce que la situation semble évoluer ?
« Notre association est dédiée à l’étude par le cinéma, mais je ressens que la génération qui a grandi avec les réseaux sociaux parle de manière plus ouverte et a acquis des concepts plus facilement. Ce documentaire est une opportunité de prendre le pouls d’une certaine jeunesse qui n’accepte plus certains comportements. Ce n’est d’ailleurs pas que sur le sexisme et le patriarcat. L’engagement devient de plus en plus fluide et permet de se focaliser sur plusieurs problèmes à la fois. »
Ce documentaire montre une lutte contre les violences sexistes et le féminicide, à l’aide de collages de messages sur les murs de France.