SOURCE : article du JSL du 30/11/2022 – par Patrick AUDOUARD
Une nouvelle compétence prise…
Et justement, la com com Terres de Bresse a bougé, ce jeudi, en prenant une nouvelle compétence : « L’animation et la coordination des dispositifs locaux de prévention de la délinquance. » Une étape obligatoire pour que la collectivité prenne toute sa part dans la mise en place du « Réseau Vif » (Vif comme Violences IntraFamiliales) qui existe depuis tout juste trois ans sur la Bresse ( lire par ailleurs ). Ce réseau rassemble tous les acteurs (gendarmerie, travailleurs sociaux, professionnels de santé…) pouvant venir en aide aux victimes. Jusqu’à présent, la communauté de communes Bresse louhannaise intercom était la seule collectivité bressane à porter cet outil, en cofinançant notamment le poste d’intervenante sociale en gendarmerie.
Résultat, le sous-préfet de Louhans a demandé aux trois autres communautés de communes du Pays de la Bresse bourguignonne d’apporter leur pierre à l’édifice aussi rapidement que possible. Terres de Bresse est la première à enclencher la première.
… des actions concrètes devront suivre
Concrètement, la communauté de communes accepte ainsi de participer au financement du poste du futur coordinateur (ou de la future coordinatrice) qui gérera l’animation du réseau de violences intrafamiliales (organisation de la prise en charge des victimes, actions de prévention et de communication…). Une tâche actuellement supportée par l’association Le Pont, avec le soutien du Département. Par ailleurs, Terres de Bresse s’engage, en prenant cette compétence, à mettre à disposition sur son territoire au moins un hébergement d’urgence destiné à mettre les victimes de violences à l’abri. Histoire d’éviter que se reproduise le cas, raconté par le maire de Simandre Christophe Galopin, d’une femme du secteur qui avait dû être hébergée à Montceau, « ce qui l’avait isolée du soutien de sa famille et de ses amis. »
Il y a bien eu quelques voix, au sein du conseil communautaire, pour grincer des dents sur le fait qu’une fois encore, les collectivités locales « compensent les manques de l’État ». Mais les élus en ont vite convenu : en s’engageant sur cette question sensible, ils sont pleinement dans leur rôle. « Après tout, on est capables de mettre de l’argent pour des nids-de-poule ou des choses plus futiles, estimait Stéphane Gros. Là, on parle de quelque chose de bien plus grave. » Ses conseillers pensent comme lui : ils ont adopté la prise de compétence à l’unanimité.
On est capables de mettre de l’argent pour des nids-de-poule. Là, on parle de quelque chose de bien plus grave.
Stéphane Gros
Un coordinateur « pour aller plus loin et plus vite » contre les violences
Ce futur poste de coordinateur en Bresse, financé par les quatre intercommunalités avec le soutien de l’État, Claire Renard l’attend avec impatience. Depuis la mise en place du réseau Vif sur le Louhannais, c’est elle qui accomplit cette tâche, mettant en musique les différents acteurs pour prendre en charge les victimes dès qu’un cas de violence survient sur le territoire. Sauf que Claire Renard est aussi cheffe de service à l’association Le Pont, à Louhans, et qu’elle manque de temps pour mener cette tâche comme elle le voudrait. « Quelqu’un qui a du temps de travail dédié aux violences intrafamiliales pour aller plus loin et plus vite dans ses missions. notamment sur les actions de prévention et de communication. La mise en place des protocoles sera plus rapide. »
85 cas en Bresse en 2021
En attendant, Claire Renard est soutenue dans son travail par le Département, qui gère les missions de secrétariat, et travaille en coordination avec l’intervenante sociale en gendarmerie, qui auditionne les victimes de violences. Avec au total 85 cas recensés en Bresse en 2021, il y a du travail. « Il y a certes une petite baisse depuis le début de l’année 2022, mais c’est aussi parce que l’intervenante de la gendarmerie n’active pas le réseau Vif à chaque fois. Souvent parce que la victime refuse. »
Objectif six logements d’urgence
Quant à la question des logements d’urgence, le réseau Vif en Bresse a quatre solutions disponibles actuellement : trois à Louhans (deux gérés par la Ville, un par l’État) et un à Pierre-de-Bresse (géré par la municipalité). L’idée est donc que les communautés de communes Bresse Revermont 71 et Terres de Bresse aient le leur également. « Pour les élus, c’est aussi intéressant d’avoir ce type de logement dans d’autres cas, pour accueillir les victimes d’un incendie par exemple », précise Claire Renard, qui estime qu’avec six logements d’urgence au total, la Bresse sera bien outillée. « Et si on est coincés, on peut financer quelques nuitées d’hôtel si besoin. »
P. A.
La Bresse du Nord devrait suivre en 2023
Les communautés de communes Bresse Revermont 71 (secteur de Saint-Germain-du-Bois/Beaurepaire) et Bresse Nord intercom (secteur de Pierre-de-Bresse) n’ont pas encore enclenché le même processus que leur homologue de Terres de Bresse. Mais ce n’est qu’une question de temps, indiquent leurs deux présidents. Pour le cas de Bresse Revermont 71, le sous-préfet de Louhans est attendu lors de la prochaine séance de conseil communautaire, ce mardi 6 décembre, pour présenter le dispositif de lutte contre les violences intrafamiliales. La prise de compétence devrait intervenir au printemps 2023, indique le président Didier Fichet, pour qui « on doit tous être sensibles à ce problème ».
Pour ce qui concerne Bresse Nord intercom, la question a été évoquée ce lundi lors du conseil communautaire. Et là encore, pour le président Régis Girardeau, « il sera nécessaire d’être partie prenante » du réseau Vif. L’élu indique néanmoins que pour le cas de sa com com, la mise à disposition d’un logement d’urgence existe déjà. Un local pouvant accueillir des victimes a déjà été mis en place par la municipalité de Pierre-de-Bresse.