Le Préfet s’est rendu dans le sas d’accueil où il salué l’exemplarité de l’accueil porté par la ville du Creusot. ACTUALISE

Yves Séguy, préfet de Saône-et-Loire s’est rendu, ce lundi après-midi, dans le sas d’accueil des réfugiés ukrainiens, dans l’ancien FJT et restaurant universitaire du Creusot, qui est mobilisé pour l’accueil des réfugiés ukrainiens.

Le Préfet de Saône-et-Loire a indiqué que près de 600 ressortissants ukrainiens ont été accueillis en Saône-et-Loire depuis le début de la guerre lancée par la Russie. Jean-Amédé Lathoud, président de l’association Le Pont, qui gère le SAS d’accueil au Creusot, a précisé que 223 personnes, dont 78 enfants, sont déjà passées par celui-ci. Ces 223 personnes composaient 117 familles.

Le nombre des personnes qui y résident de façon transitoire, évolue tous les jours, puisqu’il s’agit d’un sas d’accueil et donc de transit avant des relogements. David Marti, maire du Creusot a mis en-avant l’engagement très volontaire de la ville du Creusot pour l’accueil des réfugiés en général et ukrainiens en particulier. Avec une politique de scolarisation affirmée pour les enfants et une volonté de socialisation.

Actuellement 75 personnes sont hébergées dans le sas d’accueil du Creusot. Deux familles l’ont quitté ce week-end des 11 et 12 mars.
Le Député Rémy Rebeyrotte a salué la politique d’accueil volontariste de la ville du Creusot, ainsi que tous les acteurs de cet accueil.

Alain BOLLERY

Ils ont dit

David Marti

Maire du Creusot
«Je rappelle que Le Creusot a rapidement dit «oui» au Sous-Préfet pour que l’on accueille des réfugiés ukrainiens. Ce n’est pas nouveau. Nous avons accueilli récemment des Syriens, et Erythréens, des Kossovars, des Afghans. Le Creusot est une terre d’accueil. Mais je le dis avec force : Accueillir oui, mais surtout bien accueillir. Nous avons la volonté d’accueillir dans de bonnes conditions et c’est le cas, avec Le Pont,  avec les services de l’Etat, avec la Croix Rouge notamment. Nos services se mobilisent, et la ville et la communauté urbaine ont mobilisé 30.000 euros.
Nous avons aussi le souci d’intégrer car on sait que la guerre ne va pas s’arrêter tout de suite. C’est ce que nous faisons d’abord pour les enfants. Ils ont par exemple accès gratuitement au conservatoire de musique ; mais aussi en favorisant leur intégration dans les clubs sportifs qui sont ouverts à leur accueil.
Ensuite, nous respectons les choix de chacun. Déjà pour le logement. Car ici aux Acacias, je le rappelle c’est un sas, uniquement de passage. Si les personnes peuvent travailler ou souhaitent travailler, nous sommes des facilitateurs, comme l’OPAC l’est aussi pour l’attribution des logements et contribuer à l’autonomie. Je précise aussi que tous les Maires de la Communauté Urbaine ont dit «oui» pour pouvoir accueillir des réfugiés»

Rémy Rebeyrotte

Député de Saône-et-Loire
«Le Creusot a démontré qu’il est une ville remarquable pour accueillir les réfugiés. Et pourtant, ce n’est pas simple de mettre en place une politique d’accueil, pour tenir et tout à la fois intégrer beaucoup de femmes et d’enfants. Car on sait qu’il faut aussi avoir pour chacune et chacun le souci de ceux qui sont restés au pays. Ici, le Français est une langue étrangère».

Yves Séguy

Préfet de Saône-et-Loire
«C’est une opération d’accompagnement qui a été mise en place ici au Creusot. Ces personnes ont été déplacées juridiquement. Elles ne demandent pas le droit d’asile. Elles quittent leur pays sous la pression de la guerre. Le Creusot est une ville solidaire, plus qu’ailleurs en Saône et Loire. Les services de l’Etat délivrent des titres de séjour pour offrir aux réfugiés de la légalité sur le territoire et leur ouvrir des droits à des allocations. En Saône-et-Loire on compte 600 personnes ukrainiennes qui ont été déplacées, dont 200 enfants tous scolarisés. Le meilleur moyen pour favoriser leur intégration, c’est un logement. Les enfants s’intègrent remarquablement vite. On remarque que certains réfugiés souhaitent rapidement gagner en autonomie. Nous avons la volonté de favoriser leur accès au travail, et l’on sait que le marché est porteur. Beaucoup ne veulent pas être à la charge de la société, mais gagner leur autonomie. Nous sommes vigilants pour ne pas prêter aux critiques. Près de 50 personnes ont trouvé un travail, majoritairement en CDD»

Lydie Fournier

Directrice de territoire
«Je rappelle que dès début mars 2002 on pouvait accueillir et que le 19 mars de cette même année cinq personnes l’ont été. Il y avait beaucoup d’émotion. Aujourd’hui ça tourne. Au maximum nous avons eu 100 réfugiés accueillis en même temps. Aujourd’hui ils sont 75, demain ce sera peut être 80. Des personnes décident de repartir, car leur famille leur manque. Deux familles sont d’ailleurs parties ce week-end».

Jean-Guy Cinquin

Croix Rouge
«On a des personnes et des enfants qui ont vu des morts, les morts de la guerre. Je pense qu’il y a besoin d’une prise en charge psychologique plus fort»

Rodion veut être programmateur

Il a 17 ans et il est en seconde 4 au Lycée Léon Blum. Il parle déjà plutôt bien le Français. Suffisamment pour expliquer qu’il veut devenir programmateur. Il dit aussi qu’il se sont bien accueilli, bien aidé. Il pratiquait le basket en Ukraine mais n’a pas encore intégré un club. Bientôt sans doute.

Une réfugiée ukrainienne échange avec le Préfet