Avec 63 femmes victimes de violences depuis le début de l’année, la Bresse avait bien besoin d’un réseau pour les aider. Il a été officialisé hier en sous-préfecture de Louhans.
« Alléluia ! On signe enfin sur la terre de Bresse ! », a lâché Nathalie Bonnot, hier en sous-préfecture de Louhans.
La déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité avait de quoi se réjouir : la communauté de communes Bresse louhannaise intercom’ a signé ce jeudi un contrat de mobilisation pour lutter contre les Violences intrafamiliales (VIF) alors que les premières démarches remontent à 2005, soit quinze ans !
Une prise en charge globale des victimes
Le document officialise l’existence d’un réseau VIF sur ce territoire. « Le réseau, ce sont des professionnels qui œuvrent au quotidien pour la prise en charge globale des victimes, de leur plainte en gendarmerie à leur mise en sécurité », commente Danielle Treffort, responsable locale des solidarités à Louhans et Pierre-de-Bresse.
Ainsi, lorsque la victime rencontre un des acteurs, elle est en lien avec tous les autres.
63 femmes victimes en Bresse depuis le début de l’année
Et visiblement, la Bresse en avait besoin. « Entre le 1er janvier et le 30 novembre 2019, nous avons traité 76 procédures qui ont concerné 63 femmes et une centaine d’interventions », annonce la capitaine Magali Haudegond, commandant en second de la compagnie de gendarmerie départementale de Louhans, et référente violences intrafamiliales pour la gendarmerie au niveau départemental.
En moyenne, sur le territoire, une victime se rétracte huit fois avant de déposer plainte pour de bon. « Et même quand la personne va jusqu’au bout, rien n’est gagné : au procès, le plus grand avocat de l’auteur des violences, c’est la victime. Il y a une telle pression autour d’elle… D’où l’importance d’un tel réseau pour l’aider », conclut le procureur du tribunal de Chalon, Damien Savarzeix. Et il y a encore du chemin à parcourir en Bresse puisqu’une seule des quatre communautés de communes du territoire a pour l’instant signé un contrat…
Des travailleurs sociaux aux côtés des gendarmes ?
C’est le souhait de la députée de la Bresse, Cécile Untermaier (PS), qui s’est fendu d’un courrier au ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, le 4 décembre. Dans cette lettre, elle rappelle au ministre que les compagnies de gendarmerie de Louhans et de Chalon sont dépourvues d’intervenants sociaux en gendarmerie, c’est-à-dire de travailleurs sociaux qui ont un bureau dans les locaux de gendarmerie où ils peuvent prendre en charge et accompagner les victimes de violences intrafamiliales après ou avant leur dépôt de plainte. Elle alerte le ministre sur l’urgence de mettre en place ces postes, dès 2020.
Qui contacter ?
➤ La maison départementale des solidarités : 03.85.75.70.20 (Louhans) ou 03.85.76.32.33 (Pierre-de-Bresse).
➤ L’association Le Pont : 03.85.75.58.17.
➤ Gendarmerie : 17.
➤ L’association l’Écluse 71 : 03.85.41.42.42.
SOURCE : article du JSL du 13 décembre 2019 – Aurélie BIDAUT