Vendredi 19 octobre 2018, Jean-Amédée Lathoud et Gilles Vullin, respectivement Président et Directeur de l’Association Le Pont, ont accueilli à l’occasion de la journée portes ouvertes le docteur Xavier Emmanuelli. Il s’agit du fondateur du Samu social de la ville de Paris, Président du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées et responsable actuel du Samu social international. Il a visité les locaux flambant neufs du nouvel accueil de jour dirigé par Arnaud Audet, découvert la conserverie Eco’Cook qui emploiera à terme neuf personnes en réinsertion, le Centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), ainsi que le Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO).
« Le beau est le début de l’insertion »
« Je salue la qualité et l’esthétique des nouvelles installations, a-t-il déclaré, car le beau est le début de l’insertion. » Xavier Emmanuelli a tenu à entendre les employés des lieux d’accueil et les bénévoles qui les secondent, soulignant l’importance de leur travail.
« 168 C’est le nombre de professionnels (38 en contrats aidés et 84 bénévoles) qui interviennent auprès de 8 000 à 10 000 personnes accueillies chaque année par Le Pont en Saône-et-Loire. «
SOURCE : ARTICLE DU JOURNAL DE SAONE-ET -LOIRE, du dimanche 21 octobre 2018
« On ne voit plus ceux qui sont dans la rue. Ils sont en situation de mort sociale, explique Xavier Emmanuelli. On parle alors d’asphaltisation. Pour sortir de cette situation, ils doivent petit à petit reprendre confiance. C’est là que nous devons être pour les écouter et les accompagner. C’est un chemin extraordinairement difficile pour eux. L’exclusion, c’est mon combat. C’est l’affaire de tous ! »
« Plus on s’adapte à la rue, moins on peut se réadaptater à une vie ordinaire »
« Pour remettre les personnes debout, il faut du temps, rajoute-t-il. Une des formes de l’exclusion est de ne pas être dans l’écoulement du temps, c’est-à-dire d’être dans l’incapacité de se projeter dans l’avenir. On s’adapte à la rue, et plus on s’adapte, moins on peut se réadaptater à une vie ordinaire. On qualifie cela de suradaptation paradoxale.
Les bénévoles sont indispensables autour de tous les dispositifs existants car les besoins sont immenses. Pour être efficace, il doit être structuré, formé. Sa tâche principale est l’écoute. Mais aucun bénévole ne doit agir seul, il faut respecter les distances qui protègent, et appliquer les procédures. »
Un diplôme d’aidant
« Être aidant est une vraie profession, note Xavier Emmanuelli. Je voudrais créer un diplôme national avec 340 heures d’enseignement. Ces aidants agissent surtout auprès des personnes âgées dépendantes qu’il faut traiter avec respect.
Nous devons agir car nous avons tous la même place sur la terre, nous pesons tous le même poids. L’accompagnement doit être humain car le matériel ne suffit pas. »
SOURCE : ARTICLE DU JOURNAL DE SAONE-ET-LOIRE, du dimanche 21 octobre 2018