SOURCE : article du JSL du 14/12/2021 – par David SEURE
Jean-Amédée Lathoud et Gilles Vulin, deux responsables de l’association Le Pont, spécialisée dans l’action sociale, ont rencontré la députée Cécile Untermaier pour évoquer les difficultés des métiers du social et du médico-social.
Oubliés de la Loi Ségur
« Après une année et demie de crise sanitaire, les services du social et médico-social sont aujourd’hui en forte tension. Alors qu’ils ont largement répondu présent pour accompagner au quotidien les plus vulnérables, les professionnels restent ignorés et non reconnus par les pouvoirs publics à hauteur de leurs compétences et engagements », a souligné Jean-Amédée Lathoud, le président du Pont.
L’association emploie plus de 300 salariés qui veulent, eux aussi, obtenir les 183 euros d’augmentation nette mensuelle négociés il y a plus d’un an, lors du Ségur de la Santé. Réservée dans un premier temps au personnel hospitalier du secteur public, la mesure a été étendue depuis à d’autres catégories comme les agents de structures sociales et médico-sociales rattachés à un hôpital public ou les salariés des établissements pour personnes handicapées financés par les départements. La mesure pourrait s’appliquer au 1er janvier 2022.
Mais pour les dirigeants du Pont, le compte n’y est pas. « Chez nous, seul le personnel médical et paramédical toucherait les 183 €. Le reste, les éducateurs ou les agents administratifs, en sont exclus », a noté Jean-Amédée Lathoud, qui a insisté sur le manque d’attractivité de la profession avec un chiffre : « 114 démissions en Saône-et-Loire dans 10 organismes gestionnaires, dont 38 qui ont rejoint un secteur ayant bénéficié des revalorisations Ségur. »
« La loi Ségur est une bonne mesure, mais c’est une machine à créer des frustrations. Tout le monde n’a pas le même traitement, y compris parfois au sein d’un même établissement », a répondu Cécile Untermaier.
Une meilleure reconnaissance du mandataire judiciaire
Gilles Vulin, le directeur du Pont, a quant à lui évoqué le métier de mandataire judiciaire « qui n’est pas reconnu à sa juste valeur ».
Professionnel assermenté, il a pour rôle la protection des majeurs dans le cadre d’un mandat judiciaire, formulé par un juge de proximité. Le plus souvent des décisions de mesures de tutelle ou curatelle. Son travail alterne du social et du juridique pour protéger des personnes vulnérables et leur patrimoine en favorisant, autant que possible, l’autonomie de la personne.
« Surcharge de travail et le manque de moyens sont une réalité. Chaque délégué a 50 personnes sous sa responsabilité… Au niveau de la France, il faudrait 2 000 mandataires supplémentaires pour faire face à la population vieillissante », a-t-il pointé devant Cécile Untermaier, très à l’écoute.